Flamme émotionnelle

La tranquillité est une qualité du cœur. Nous ne devons pas nous attendre à la trouver parmi les doutes de l’esprit.
Rodney Collin

Au fur et à mesure que l’on s’éveille, le cœur devient un organe de perception raréfié et sensible. Grâce à l’énergie plus élevée de la conscience, le cœur se déploie de manière imperceptible. Au lieu d’être un récipient cru d’émotions négatives, le cœur devient un instrument subtil qui s’empare du défi de l’éveil et nous encourage à lutter. Sans cœur dans ses efforts, on ne peut s’éveiller. Même lorsque les efforts sont scientifiques, planifiés et constants, le rythme d’une prière, le rythme de la respiration, c’est le cœur qui décide de s’éveiller, qui comprend la nécessité des efforts et qui vit pour le moment.

Même en tant que fonction, le centre émotionnel fonctionne sous des lois différentes. Comparé aux fonctions motrice, instinctive et intellectuelle qui s’animent par le biais d’instructions et de commandes, le centre émotionnel, spécifiquement cette partie qui s’intéresse à l’éveil, répond à l’exemple. Dans certains cas, cet exemple peut être la vérification d’une influence supérieure ou la compréhension que l’effacement de soi permet aux centres supérieurs d’émerger. Comprendre le centre émotionnel et la manière dont il insuffle son énergie à son propre travail constitue une étude essentielle.

« Mène le cœur à la tête » disait Ouspensky à ses étudiants, les aidant ainsi à comprendre leurs efforts à être présent. Les efforts qui proviennent simplement du centre intellectuel ne sont pas suffisants. Lorsqu’on perçoit la profondeur de son sommeil ou qu’on voit la profondeur diverse des étoiles au-dessus de nous et qu’on questionne son existence, ou lorsqu’une situation douloureuse nous fait comprendre que la foi ordinaire en dieu ne suffit pas, dans ces moments-là, le centre émotionnel reçoit une étincelle et devient une torche pour l’éveil.

Mais à part les expériences puissantes et qui changent notre vie, comment évoque-t-on cette énergie émotionnelle ? Comment faire tenir ce cœur expansif dans un but suffisamment petit, « à tenir dans sa poche » comme dirait Ouspensky ? La créativité du cœur trouve les solutions. Un caillou dans sa chaussure nous rappelle de nous éveiller. Refuser de juger les autres comme nous le faisons habituellement. Cultiver un œil pour la beauté des moments ordinaires. Surtout, trouver les moyens de ne pas se plaindre puisque les Centres supérieurs, l’aspect immortel, exempt de sommeil et perpétuel de son être, ne se plaignent pas de leur existence en nous. De ces manières humbles et d’autres manières encore, son cœur est purifié de négativité et commence à brûler avec le combustible de la présence.